Ostéoporose

L’ostéoporose est une fragilisation progressive des os qui apparaît le plus souvent au 3e âge. Les personnes atteintes d’ostéoporose risquent de se fracturer un os lors d’une simple chute ou d’un traumatisme mineur. C’est notamment le cas des fractures-tassements de vertèbres et de la tristement célèbre fracture du col du fémur (hanche), mais cela peut également concerner les côtes, les poignets et les os longs des membres. Certaines de ces fractures peuvent avoir des conséquences fort dommageables : hospitalisations, diminution de la mobilité, perte de l’autonomie de vie.

Ce dossier vous propose des informations et des conseils pour la prévention et le traitement de l’ostéoporose, pour ralentir son évolution et mieux vivre avec cette affection.

Qu’est-il utile de savoir sur l’ostéoporose ?

Dans ce chapitre, nous vous proposons des informations notamment

  • sur les signes de l’ostéoporose,

  • les causes de l’ostéoporose,

  • les complications de l’ostéoporose,

  • les possibilités de dépister et de prévenir l’ostéoporose.

Ce chapitre vous résume les données principales, mais n’hésitez pas à poser des questions à votre médecin généraliste pour en savoir plus!

Quels sont les signes de l’ostéoporose ?

L’ostéoporose est muette pendant de nombreuses années.

Après un long moment d’installation silencieuse, elle peut se manifester par des fractures survenant à l’occasion de traumatismes mineurs : une fracture du poignet après une chute sur la main, une fracture du col du fémur en tombant simplement à terre, un tassement vertébral en soulevant un sac trop lourd…

On dit parfois que l’ostéoporose est responsable du rapetissement des personnes âgées. Ce n’est qu’en partie vrai: nous perdons tous un peu de hauteur en vieillissant parce que nos disques intervertébraux se déshydratent et s’amincissent. Mais il arrive aussi que les vertèbres se tassent, s’affaissent en partie sur elles-mêmes. Ces fractures de vertèbres sont parfois très douloureuses, parfois pas du tout.

A plus long terme, des fractures vertébrales répétées peuvent entraîner une déformation de la colonne, avec une attitude de plus en plus voûtée.

Qu’est-ce qui provoque l’ostéoporose?

L’ostéoporose est provoquée par une modification de la structure des os.

C’est l’aboutissement d’un processus naturel lié au vieillissement.

L’ostéoporose se caractérise par :

  • Des os moins denses: on pourrait dire que les os deviennent plus «légers». Ils manquent de calcium, mais aussi de phosphore et d’autres minéraux.
  • Des anomalies dans l’architecture même des os : la structure du tissu osseux change et devient moins riche en protéines.

Quels sont les facteurs de risque ?

  • L’âge

  • Le sexe féminin

  • Les prédispositions génétiques (l’hérédité)

  • L’inactivité physique

  • La carence en vitamine D et/ou en calcium

  • Le tabagisme

  • L’alcoolisme

  • Un faible poids – indice de masse corporel (IMC) bas

  • La ménopause

  • Les maladies ou médicaments responsables d’ostéoporose

Les complications de l’ostéoporose

L’ostéoporose s’installe lentement et s’accroît avec l’âge. Elle entraîne une fragilité des os.

Il faut habituellement des années d’évolution avant que cette fragilité des os n’entraîne des fractures.

Quand l’ostéoporose est installée, les fractures peuvent survenir lors de traumatismes mineurs : chute sans gravité apparente, choc sur un membre, etc.

Ces fractures sont souvent responsables de douleurs et d’une perte de mobilité temporaire.

Parfois, la perte de mobilité peut durer longtemps (notamment en cas de fracture de vertèbre ou de hanche), avec pour corollaire une perte d’autonomie possible.

Dans certains cas, la fracture peut entraîner un décès, à cause des diverses complications qui l’accompagnent (hémorragie, embolie pulmonaire, surinfections, etc.). C’est surtout la fracture du col du fémur qui mène à ces conséquences dramatiques.

L’ostéoporose fragilise les os.
Mais le risque de fracture varie selon les personnes.

80% des fractures chez les personnes âgées se produiraient chez des personnes qui n’ont pas d’ostéoporose. Le risque principal est donc bien la chute et il est fort important, à côté de la prévention de l’ostéoporose, d’apprendre aux personnes âgées à ne pas tomber!

On peut estimer que l’ostéoporose est responsable annuellement, en Europe, de 620.000 fractures de col du fémur, de 490.000 fractures de vertèbres, de 250.000 fractures de l’humérus et de 570.000 fractures de poignet.

Les chiffres cités par le Centre Belge d’expertise des soins de santé (KCE) pour la Belgique font état, en 2008, de 14.720 fractures du col du fémur, 9.680 fractures de l’humérus et 18.040 fractures du poignet. Les chiffres relatifs aux fractures de vertèbres ne sont pas fiables, car une majorité de celles-ci passent inaperçues et ne sont donc pas diagnostiquées.

Ces données illustrent l’importance des problèmes posés par la fragilisation osseuse induite par l’ostéoporose.

Peut-on éviter l’ostéoporose : quelle prévention ?

La prévention de l’ostéoporose débute dès l’enfance et se poursuit toute la vie !

En simplifiant, disons qu’on peut distinguer 3 grandes phases dans cette prévention:

  • De la naissance jusqu’à 30-35 ans : l’objectif est de se constituer un « capital osseux » le plus important possible pour construire un squelette solide.
  • De 35 ans à environ 50 ans : l’objectif est de maintenir la stabilité de la masse osseuse.
  • Au-delà de 50 ans : l’objectif est de ralentir l’évolution naturelle vers l’ostéoporose.

Quelles sont les habitudes qui favorisent la constitution d’un bon squelette ?

  • La pratique d’une activité physique régulière dès l’enfance pour favoriser l’acquisition d’une masse osseuse importante

  • Des moments suffisants d’activités en plein air pour l’apport de vitamine D

  • Une alimentation variée avec des aliments riches en calcium pour permette la bonne calcification de nos os

Éviter les facteurs de risque évitables

  • L’excès de boissons contenant de la caféine (café, boissons au cola, boissons énergisantes, etc.)

  • Le tabac

  • L’excès de boissons alcoolisées

  • Les pertes de poids importantes

Évaluer le risque de fracture lié à l’ostéoporose

A l’inverse, beaucoup de fractures surviennent en l’absence d’ostéoporose.

C’est la raison pour laquelle les médecins privilégient une évaluation globale des divers facteurs de risque de fracture au moyen de l’index FRAX. qui évalue la probabilité statistique de faire une fracture dans les 10 années à venir.

Les critères pris en compte sont :

  • L’âge
  • Le sexe
  • L’indice de masse corporelle (IMC, qui se calcule à partir de la taille et du poids. Pour calculer votre IMC)
  • Des antécédents personnels de fracture
  • Des antécédents de fracture de hanche chez la mère ou le père
  • Le tabagisme actuel
  • Un traitement par corticoïdes (en comprimés) de longue durée
  • Une polyarthrite rhumatoïde
  • Une consommation de plus de 3 unités d’alcool par jour
  • Une mesure de la densitométrie osseuse (DMO) du col fémoral indiquant un score T bas.

Vous pouvez calculer vous-même la probabilité de fracture (hanche ou vertèbre ou avant-bras…) sur 10 ans en remplissant en ligne le questionnaire sur le site FRAX.

Cette évaluation est certainement utile pour les hommes et les femmes dès 65ans.

C’est parfois aussi le cas pour des personnes plus jeunes en fonction de leur histoire personnelle.

Votre médecin généraliste pourra évaluer avec vous votre risque de fracture

L’examen de dépistage de l’ostéoporose

La mesure de la densité minérale osseuse (DMO) est réalisée par un examen appelé ostéodensitométrie. Il s’agit d’une application particulière de radiographie.

Les résultats de la mesure de la densité minérale osseuse (DMO) sont exprimés sous la forme d’un « T-score ».
Selon les définitions de l’OMS, on peut classer les résultats en 3 catégories :
– une densité normale (T-score supérieur à -1),
– une ostéopénie (T-score compris entre -2,5 et -1)
– une ostéoporose (T-score inférieur à -2,5).
Ce dernier score combiné à la présence d’une fracture de fragilité permet de poser le diagnostic d’ostéoporose grave.

Le risque de fracture est d’autant plus grand que la DMO est faible.
Cependant, une mesure de DMO basse ne signifie pas nécessairement que la personne fera une fracture.
D’autres facteurs jouent en effet un rôle important dans l’apparition de ces fractures (voir plus bas).

Pour cette raison, depuis quelques années, on relativise l’importance de la mesure de la densité minérale osseuse: cette dernière ne constitue qu’un des éléments du bilan à réaliser pour évaluer le risque réel.

Votre médecin généraliste pourra discuter avec vous de l’utilité éventuelle de réaliser une évaluation de votre densité minérale osseuse.

Par ailleurs, une prise de sang est parfois utile pour mesurer des marqueurs de la formation et de la résorption osseuse.

Besoin d’un rendez-vous ?