Le diabète de type 2
Le diabète est devenu un problème de santé de plus en plus préoccupant dans tous les pays riches. C’est ce qu’on appelle une « maladie de civilisation », liée à une alimentation trop riche et à trop peu d’exercice physique.
Par rapport à nos ancêtres préhistoriques, nous courons beaucoup moins et nous mangeons beaucoup plus! Or notre organisme fonctionne toujours comme à cette époque lointaine, car il faut des milliers d’années pour s’adapter à de tels changements de vie.
Résultat: nous prenons du poids, de plus en plus de poids, et le diabète se répand comme une véritable épidémie !
Dans le diabète de type 2, le corps devient progressivement incapable de bien utiliser le glucose (le sucre qui circule dans notre sang). Le taux du sucre (on parle de glycémie) se maintient à un niveau trop élevé dans le sang, ce qui occasionne de nombreux dégâts un peu partout dans nos organes.
Le diabète est un problème chronique: ceci veut dire qu’on ne peut en guérir définitivement. Une surveillance et un traitement permanents sont nécessaires.
Qu’est-il utile de savoir sur le diabète ?
Ce chapitre vous résume l’essentiel, mais n’hésitez pas à poser des questions à votre médecin généraliste pour en savoir plus!
Le diabète de type 2 est la conséquence d’une chaîne de perturbations.
L’insuline est une hormone fabriquée par le pancréas. Cet organe est situé dans le ventre (voir illustration). L’insuline agit comme une clé qui permet l’entrée du glucose dans le foie et les muscles, où il est consommé. En conséquence, le taux de glucose (glycémie) dans le sang reste dans des limites stables.
Avec l’excès de poids et l’accumulation de graisses dans les organes apparaît une résistance à l’insuline. La clé fonctionne moins bien et le glucose s’accumule dans le sang. Le pancréas répond à cette augmentation de la glycémie, en produisant plus d’insuline. Mais au fil des mois et des années, il s’épuise et devient incapable de produire suffisamment d’insuline.
Finalement, à la résistance à l’insuline s’ajoute un déficit, voire un arrêt, de production d’insuline.
Quels sont les signes du diabète de type 2 ?
Au début, parfois pendant plusieurs années, il n’y a aucun signe.
On découvre le diabète lors d’une prise de sang, en constatant que la glycémie (le taux de glucose dans le sang) est trop élevée.
S’il n’y a aucun signe, cela ne veut pas dire que le diabète est bénin : l’excès de sucre dans le sang provoque progressivement des dégâts dans divers organes.
Ce sont parfois ces complications qui attirent l’attention sur le diabète : baisse de la vue, perte de sensibilité de la peau (jambes et pieds surtout), mauvaise cicatrisation des blessures, etc.
Parfois, des signes liés à l’excès de glucose dans le sang (hyperglycémie) permettent le diagnostic :
- Envie fréquente d’uriner
- Augmentation de la soif et de la faim
- Fatigue inexpliquée
- Perte de poids
Est-il utile de demander un dépistage du diabète à son médecin ?
Un dépistage est utile chez certaines personnes à risque accru de faire un diabète.
Pour évaluer le risque de diabète, le médecin généraliste peut calculer un indice de risque. Cette évaluation est généralement recommandée dès l’âge de 40 ans, mais parfois plus tôt dans la vie. Le risque est accru par les éléments suivants :
Le dépistage consiste en une mesure de la glycémie (taux de sucre dans le sang) sur un échantillon de sang prélevé à jeun.
Parfois, un dosage de l’hémoglobine glyquée ou un test de tolérance au glucose est réalisé.
Chez une personne à risque accru, si le résultat est normal, le dépistage devrait être répété tous les 3 ans (parfois tous les ans en cas de risque important).
Chez les personnes qui présentent un risque élevé de maladies cardiovasculaires, notamment en raison d’une obésité, d’une hypertension ou d’un excès de cholestérol, il est important de surveiller régulièrement la glycémie pour détecter au plus tôt un éventuel début de diabète. En effet, si un diabète vient s’ajouter aux autres facteurs de risques cardiovasculaires, il augmente considérablement ceux-ci.
Une prise de sang pour mesurer la glycémie doit aussi être faite chez les personnes qui présentent des signes qui font penser au diabète, en cas de prise de certains médicaments (cortisone) ou d’atteinte du pancréas (alcoolisme notamment).
Les complications aiguës du diabète de type 2
Les complications aiguës du diabète de type 2 sont liées à l’évolution de la glycémie (le taux de sucre dans le sang).
Quand il y a trop de glucose, on parle d’hyperglycémie.
L’hyperglycémie peut provoquer une déshydratation grave (le corps manque d’eau), de la somnolence, une sensation de fatigue, voire dans les cas les plus graves un coma.
La glycémie peut se dérégler très rapidement lors d’une maladie aiguë comme une infection (par exemple une infection urinaire, une grippe).
C’est aussi le cas en cas de prise d’un médicament comme la cortisone.
En cas d’hyperglycémie, votre médecin vous conseillera peut-être d’augmenter la dose de certains médicaments que vous prenez pour contrôler votre diabète. Parfois, un traitement à l’insuline sera nécessaire pendant quelques jours ou semaines.
Agir en cas d’infection :
Quand il y a trop peu de glucose, on parle d’hypoglycémie.
Le diabète se caractérise par une augmentation de la glycémie.
Les médicaments utilisés pour contrôler le diabète (et éviter ses complications) aident à abaisser le taux de sucre dans le sang.
Lorsque le taux du glucose descend trop, en dessous de 70 mg/dl, des signes peuvent apparaître.
Il est important de bien les connaître : transpirations, tremblements, palpitations, difficulté de concentration, troubles du comportement, accès de mauvaise humeur ou de nervosité, somnolence.
Lorsque le glucose descend vraiment trop bas, un coma s’installe.
Expliquez ces signes à votre entourage. Si ces signes apparaissent, il faut que les personnes de votre entourage (familial, professionnel) soient bien informées et puissent vous aider si nécessaire.
Agir en cas de signes d’hypoglycémie :
Les complications chroniques du diabète de type 2
Avec le diabète, il faut distinguer les complications aiguës d’une part, et les complications chroniques d’autre part.
Lorsqu’on est diabétique sans le savoir, ou lorsque le diabète n’est pas bien contrôlé et soigné, l’état de santé se dégrade à bas bruit.
Le glucose en excès dans le sang pendant des années finit par endommager sérieusement plusieurs organes :
Heureusement, une bonne prise en charge du diabète permet de maintenir le taux de glucose dans des limites raisonnables et d’éviter ainsi l’apparition de toutes ces complications, ou de les retarder très fortement.
Pour ne pas augmenter fortement le risque de complications, il est essentiel qu’une personne diabétique arrête de fumer !
Peut-on éviter le diabète ?
On peut diminuer fortement le risque de faire un diabète de type 2 en adoptant un mode de vie sain.
La « pyramide alimentaire » est un moyen visuel pour imager les règles d’une alimentation variée et équilibrée.